15 août 2016 1 15 /08 /août /2016 20:12
JE SUIS NICE

JE SUIS NICE

Après des mois de silence, je reprends du service. J'avais envie, ou plutôt j'avais à nouveau le besoin d'écrire. Je vis à Nice depuis maintenant 4 ans. Je voulais partager avec vous cet article pour le tragique anniversaire des un mois de l'attentat du 14 juillet.

 

Jeudi 14 juillet 2016, 22h25, Promenade des Anglais

Le feu d’artifice était beau. Nous applaudissions sourire aux lèvres. Je regarde mes amis indonésiens en visite à Nice pour leur voyage de noces. Je regarde mon copain qui danse et fait l’idiot. Nous nous regardons, nous rions, nous sommes juste heureux pendant ce moment suspendu sur la Promenade entourés de tous ces gens heureux tout comme nous. Une bourrasque de vent me décoiffe, je commence à avoir froid. Un orage se prépare, il est temps de rentrer. Nous avons eu de la chance qu’il ne pleuve pas, nous avons même hésité à venir avec ce temps incertain.

Nous marchons vers le Negresco depuis le jardin Albert 1er sur la Prom. La foule est dense et par moment nous ne pouvons même plus avancer aux carrefours. Puis mon copain demande : « On va faire des photos devant le Negresco avec les lumières bleu-blanc-rouge ? » Mais je suis fatiguée, je préférerais rentrer. Si on prend la prochaine rue à droite on marchera tout droit et on arrivera à l’appartement en vingt minutes. C’est la rue du Congrès qui longe le Palais de la Méditerranée. Je tire mes amis par le bras : à droite toute !

Nous avançons dans cette rue sur deux cent mètres puis une voiture de police arrive assez vite, sirènes hurlantes, et se retrouve prise dans la foule. C’est à cet instant que j’entends des cris derrière nous et des gens nous dépassent en courant. Je me retourne et je vois la foule faire un bond en avant, des visages apeurés et des cris. Sans réfléchir nous commençons à courir. Je me retourne plusieurs fois : « qu’est-ce qui se passe ? Mais qu’est-ce qui se passe ?! » J’entends « ils tirent » et « courrez ! » Après environ cinq cent mètres nous arrêtons de courir et demandons aux gens derrière s’ils savent ce qui arrive. « Il y a des tirs ! ». Mon copain me dit qu’il a entendu plusieurs déflagrations mais pas moi. Nous nous arrêtons sur le seuil de l’entrée d’un immeuble et laissons passer les gens qui continuent à courir. Nous continuons en marchant vite. Je raccompagne mes amis à qui je prête mon appartement et nous nous dirigeons vers chez mon copain en bas de l’avenue Gambetta. A plusieurs reprises nous croisons des gens qui courent encore. Arrivés sur Gambetta, nous distinguons des gyrophares, énormément de camions de pompiers et d’ambulances en bas de l’avenue. Nous ne comprenons pas. Ça a l’air sérieux.

Mon ami me montre un statut sur facebook : « un camion a écrasé des gens sur la Prom. » Nous imaginons un accident, quelques victimes, une tragédie ordinaire. Arrivés chez mon amis nous allumons la télé mais les informations sont encore confuses : « mouvements de foule…Tirs… Camion… Trente victimes au moins. » Nous nous regardons, incrédules.

Le Negresco, Promenade des Anglais, Nice.

Le Negresco, Promenade des Anglais, Nice.

Jeudi 14 juillet, 23h30, avenue Gambetta.

J’envoie un sms à ma sœur et ma mère qui vivent en Normandie : « il y a eu un attentat à Nice mais je vais bien. On a entendu des coups de feu et vu des gens courir. On est rentrés, on est en sécurité à la maison. » A l’extérieur nous entendons des dizaines, des vingtaines d’ambulances passer avec sirènes et gyrophares. La télé est toujours allumée sur une chaine d’information en continue et nous sommes scotchés à nos portables. Ma mère m’appelle en pleurs, mon copain appelle ses parents.

Les nouvelles tombent, comme des coups de masse. Cinquante, soixante, soixante-dix victimes. Le chauffeur tué. La Prom bouclée. Restez cloitrés chez vous. Le safety check sur facebook. Je cherche frénétiquement mes amis sur la liste, mes collègues. La panique me gagne. A 22h49 je poste un message sur facebook : « Je vais bien… On ne sort plus. »

Vendredi 15 juillet 2016, 00h15.

Un ami poste sur facebook : « j’y étais. Horrible. Un carnage. J’ai couru pour ma vie. » Une nouvelle vidéo apparait sur mon fil d’actualités, machinalement je l’ouvre. L’image est mauvaise. Des cris et des pleurs. Des corps déchiquetés. Des membres sur le sol. Des flaques de sang. Un homme au corps désarticulé. Une femme assise, la jambe arrachée. Je ferme les yeux. Ma gorge se serre et mon estomac se contracte. Mon cerveau me dit c’est un film ce n’est pas réel, c’est comme Walking Dead mais mon corps, mes tripes me chuchotent : tu sais que c’est vrai ! J’ai la tête qui tourne, je vais me sentir mal. Une amie m’appelle.

Vendredi 15 juillet, 00h46.

Je raccroche avec mon amie puis une autre m’appelle. Elle est canadienne et journaliste. Elle veut savoir si je vais bien. Elle est rassurée. Est-ce qu’elle peut m’interviewer en direct à la télé canadienne ? Oui. On me pose des questions sur ce que j’ai vu, entendu. Je raconte la foule, la panique, les tirs, les sirènes. Puis la télé nationale veut mon témoignage, je raconte encore. Mais mon cerveau est comme paralysé. Je suis dans une bulle où plus rien n’entre ni ne sort.

Vendredi 15 juillet, 2h32.

Je suis rivé à la télé. Mon copain à son portable. Les images défilent. Nous ne réalisons pas. Ce-n’est-pas-possible. Mon beau-père m’appelle, il pleure. C’est la première fois que je l’entends pleurer.

Vendredi 15 juillet, 03h40.

Je regarde l’heure. Je regarde le plafond. Je regarde mon copain qui dort. Les pensées et les images se bousculent sans faire sens.

Le drapeau de Nice et le drapeau français sur la Prom'.

Le drapeau de Nice et le drapeau français sur la Prom'.

Vendredi 15 juillet, 6h00.

Le réveil sonne mais je suis déjà réveillée. A peine sortie du lit j’allume la télé et je me connecte à facebook. Je regarde mes emails car je veux savoir si l’école internationale où je travaille sera ouverte aujourd’hui. Pas d’email mais entre les sms et facebook j’ai une centaine de marques d’amitié, d’inquiétude et de soutien de mes amis en France et dans le monde. Je prépare le café et le petit-déjeuner pendant que mon copain se lève. Une fois assise devant ma tasse, je pense à mon école et mes larmes se mettent à couler. Je ne peux plus me contrôler, je pleure je tremble, je réalise, j’ai envie de hurler, de me jeter par terre. Et de frapper le sol de toutes mes forces. Va-t-on me dire qu’un(e) étudiant(e) est mort(e) ? Un(e) collègue ? Mon copain me serre dans ses bras. C’est la première fois qu’il me voit pleurer. Je ne peux plus manger mon estomac doit faire la taille d’un petit pois. Je veux aller très vite à l’école. Mon copain insiste pour m’accompagner. Les rues sont désertes et les quelques bus qui passent sont vides. Les rares passants ont les traits tirés.

Vendredi 15 juillet, 7h30, rue Meyerbeer.

Je retiens mes larmes. Je prends une grande inspiration et je pousse la porte de l’école. Les deux réceptionnistes sont au téléphone ainsi que ma collègue responsable des activités et le responsable des juniors. Les bureaux administratifs fourmillent de monde, tous au téléphone. J’aperçois trois collègues professeurs au milieu du hall et je les rejoins. Nous nous prenons dans les bras. Nos larmes aux yeux et nos petits sourires crispés en disent long. L’ambiance est trop lourde et les mots trop faibles. Je vais me renseigner sur nos étudiants, je veux me rendre utile. Je croise une de mes étudiantes qui va bien. Elle me sourit, nous échangeons quelques mots, nous nous rassurons mutuellement. Certains juniors dorment sur les canapés, ils ont passé la nuit ici. J’essaie de grappiller des informations. Les responsables de chaque service ont passé la nuit au téléphone pour contacter tous nos étudiants et nos familles d’accueil et aussi rassurer les familles des étudiants dans leurs pays. Ils n’ont pas dormi de la nuit. Tous les collègues sont sains et saufs mais cinq étudiants manquent à l’appel. Petit à petit des étudiants arrivent et certains portent les marques d’une nuit blanche mais ils ont besoin d’être ici avec nous et leurs amis. Chaque collègue qui passe la porte a les larmes aux yeux et c’est toujours le même rituel : « Ça va ? Tes proches ? Oui. Dieu merci. » Pour quelqu’un qui est athée, je n’ai jamais autant utilisé cette expression de toute ma vie.

Vendredi 15 juillet, 9h00.

Nous sommes réunis dans la salle des profs. Il règne un silence pesant. Nous échangeons des regards graves et des larmes coulent parfois. Ma collègue V. entre et va immédiatement dans la petite salle des photocopieuses. Elle craque. Je la prends dans mes bras et je sens son corps secoué de sanglots. Je me laisse aller moi aussi, j’en ai besoin pour pouvoir continuer.

La question des cours se pose. Faut-il faire classe ? Je ne m’en sens pas capable. Je ne m’imagine pas faire ma leçon sur le subjonctif comme si de rien était. Je veux bien emmener mes étudiants en classe pour les faire parler de ce qui s’est passé, qu’ils me racontent ce qu’ils ont vécu. Et puis je serai honnête et je leur expliquerai que je n’ai pas la force d’enseigner aujourd’hui. S’ils ne comprennent pas cela, tant pis. Finalement les cours du matin sont annulés.

Je me promène un peu dans l’école. Il doit y avoir une cinquantaine d’étudiants sur plus de cinq cents. Je croise une de mes étudiantes et nous nous asseyons pour discuter. Elle était au feu d’artifice mais en est partie directement à la fin. Elle n’a pas vu les mouvements de foule et est rentrée chez elle sans encombre. Mais elle a vite appris ce qui s’était passé et elle a passé la nuit sur Internet et au téléphone avec sa famille en Suisse. Ce matin elle avait besoin d’être ici avec nous.

Je discute avec des étudiants, des collègues et c’est toujours la même question : tu y étais ? Et viennent les récits. Certains éprouvent le besoin de raconter, d’autres d’écouter. Pour ma part je dois dire et redire et redire mon histoire comme pour la rendre réelle. On était si près du camion… Cinq minutes plus tôt et… Mais j’ai aussi besoin d’entendre les témoignages des autres. Il faut partager ce poids trop lourd qui oppresse : l’horreur, le drame, la peur, le malheur. J’ai l’impression d’avoir un filtre noir devant les yeux, un filtre noir sur les pensées. Je pense à avant. A la journée d’hier avec ses couleurs éclatantes, à la légèreté, à l’insouciance. Aujourd’hui tout est noir, pesant et consternant. Je sens qu’une page est définitivement tournée, déchirée, arrachée, piétinée, brûlée. Ma gorge se serre et ma poitrine est compressée. C’est donc ça le désespoir ?

 

Les chaises bleues de la Prom', symbole de Nice.

Les chaises bleues de la Prom', symbole de Nice.

Vendredi 15 juillet, 11h30.

Ma directrice m’arrête devant son bureau. « Trouve neuf collègues et allez chercher des pizzas. Dix chacun, voilà 100€. Trouve les autres et allez-y s’il te plait. » L., C. et M. m’accompagnent et nous nous séparons pour aller chacun dans une pizzeria différente. Je m’arrête à celle qui est près de la poste. Le propriétaire a les traits tirés aussi. Il me propose de m’asseoir à la terrasse pour attendre et m’offre un coca. C. et L. me rejoignent. Nous discutons de tout sauf de ça. Pour la première fois depuis hier je souris. C’est un minuscule sourire mais il se reflète sur les lèvres de C. et L. et nous réchauffe un peu le cœur. M. nous rejoint aussi avec ses pizzas. Il fait une petite blague et nous sourions encore. Je vais payer mes pizzas et le gérant se confie : « Je n’ai pas envie de travailler c’est tellement dur. Et pourtant je n’y étais pas ! Mais je n’ai pas du tout dormi. J’étais ici hier soir et j’ai vu des gens courir dans toutes les rues. Certains sont entrés et nous nous sommes cachés ici pendant plus d’une heure. Quand tout avait l’air calme je suis rentré très vite chez moi. Avec ma femme et mes enfants on a dormi tous ensemble mais j’ai pas fermé l’œil de la nuit. Tenez je vous offre deux pizzas pour vos étudiants. Bon courage. » Vous aussi, vous aussi. De retour à l’école je distribue mes pizzas avec M. Il me sourit et c’est une lanterne dans la nuit. Il me propose une part. Merci mais mon petit pois d’estomac n’en est pas capable.

Je reste un peu dans la salle des profs mais je ressens vite le besoin de m’oxygéner. Mon collègue S. qui a arrêté de fumer est en train de fumer, adossé au mur. Je m’approche. Son visage est fermé, sa bouche une simple ligne. J’adore S. : il a été mon mentor à mes débuts à l’école et depuis nous sommes proches. Je l’admire tant pour ses qualités professionnelles qu’humaines. Alors je ne peux pas m’en empêcher : tu y étais ? « J’étais à la plage Blue Beach avec une copine. En fait c’était notre premier rendez-vous. On était en train de boire un verre quand on a senti une grosse vibration et ensuite des cris et des coups sur les tôles du toit. Une femme est tombée sur la plage, elle était morte. Je suis sorti pour voir ce qui se passait au-dessus, sur la Prom, c’est là qu’un homme a sauté et j’ai réussi à le rattraper. Des dizaines de personnes descendaient l’escalier et voulaient se cacher dans le restaurant de la plage, les vestiaires, les toilettes. Moi j’ai pensé qu’il valait mieux suivre alors on a couru sur la plage vers la vieille ville mais les galets nous ralentissaient. Alors je suis remonté sur la Prom et j’ai vu des corps. Beaucoup. Je suis reparti sur la plage puis dans la vieille ville où quelqu’un nous a ouvert la porte d’un immeuble. Nous sommes restés cachés quelques minutes puis quand on est sortis j’ai rencontré quelques étudiants perdus et affolés. Je les ai emmenés à l’école. On a passé la nuit ici. »

Hommage sur la Prom.

Hommage sur la Prom.

Vendredi 15 juillet, 13h10.

Je dois aller en classe. Un cours de vocabulaire pour débutants. Quand j’arrive la salle est vide. J’espère n’avoir personne. A 13h15 un étudiant arrive. Il est totalement débutant : c’est sa première semaine à Nice. Je lui parle un peu en anglais, il a l’air d’aller bien mais il est peu communicatif. Très bien. Le thème de la leçon du jour est la famille, je commence à dessiner mon arbre généalogique au tableau, j’ai une envie folle de pleurer. Je me mets en pilotage automatique, c’est facile j’ai déjà enseigné cette leçon des dizaines de fois. Je me concentre à 100% sur ma tâche je suis dans ma bulle. A la fin des quatre-vingt minutes de cours je demande à mon étudiant s’il a tout compris, ce qu’il a appris, s’il est content. Tout va bien. Il se décide à communiquer un peu : « J’étais chez moi hier soir. Je devais sortir avec des amis mais j’étais fatigué. Je me suis couché très tôt. Le matin j’ai vu que je n’avais plus de batterie sur mon portable et quand je l’ai chargé il s’est mis à sonner et sonner. J’ai rappelé ma famille et j’ai cherché des infos sur Internet. Vraiment je ne réalise pas… » Une citation me revient en tête : l’ignorance est la paix de la vie.

Vendredi 15 juillet, 14h30.

J’ai la tête qui tourne. Je réalise que je n’ai rien mangé depuis ma banane du petit-déjeuner. Toujours pas faim mais je prends un beignet à la cafétéria. Arrivée à la moitié je cale et je le donne à mon étudiant belge qui le finit. Il est le seul de la classe à être venu et nous sommes assis dans le hall, il m’a offert un café. Il me raconte : « J’étais avec mes amis devant un des petits concerts de la Prom'. La musique était bonne d’ailleurs. Je n’ai rien vu, rien entendu, rien compris. Des gens m’ont poussé dans le dos et tout à coup des cris de terreur et la panique généralisée. Je me retourne et je vois des gens à terre, ils sont blessés. Tout le monde court dans toutes les directions, une folie. Puis des coups de feu. J’attrape mon amie par la main et l’entraine sur la plage en contrebas. Beaucoup sont déjà cachés là. Certains veulent me fouiller, ils pensent que je suis armé ou que j’ai une bombe. On se cache ici pendant presque vingt minutes. C’est l’angoisse, des enfants pleurent. Je cherche des infos sur mon portable mais c’est trop confus. Puis des sirènes, les secours arrivent enfin. Un policier vient nous dire de remonter sur la Prom. Il est très calme et nous guide vers l’escalier mais nous arrête juste avant de monter : « regardez droit devant vous et partez calmement dans la direction de votre domicile. Ne regardez pas au sol. » J’angoisse. En haut des escaliers tout est très calme, tellement calme. Les secours s’activent sans précipitation, les policiers patrouillent lentement. Des draps blancs et des nappes de restaurant recouvrent les gens. Je marche tout droit comme on m’a dit. Je suis dans un film. Au ralenti. Je n’entends rien. » Il me prend dans ses bras et me serre très fort pendant longtemps. Merci d’avoir écouté.

Vendredi 15 juillet, 16h00.

M. est au bar de la cafétéria. Je lui frotte le dos. Il me sourit et me serre le bras. Ça me fait un bien fou, ce simple contact. D’autres collègues nous rejoignent et M. commence à raconter : « Je marchais vers le Negresco pour rejoindre les amis des activités, j’étais au téléphone avec G. Le feu d’artifice venait de finir et elle me disait de me dépêcher. Quand j’ai raccroché, j’ai regardé derrière moi à gauche et j’ai vu un homme rire avec ses amis. Puis j’ai regardé encore et du coin de l’œil j’ai vu un camion blanc arriver très vite. Je me suis jeté sur la droite sans même réfléchir, un réflexe. L’homme derrière moi est passé sous le camion. Le camion a continué à la même allure, sur les gens. J’ai entendu des coups de feu. La foule a commencé à bouger dans toutes les directions. Sans réfléchir je me suis caché derrière un des poteaux du gros portique blanc où il y a les bancs. Je voulais sauter sur la plage mais j'étais trop haut. J’ai attendu au moins une minute avant de me retourner. Le camion n’était plus en vue. Pas de coups de feu. J’ai vu des blessés, des gens au sol qui criaient et des proches qui restaient là hébétés, impuissants. Beaucoup de gens fuyaient. Je ne pouvais pas fuir, le danger était passé. Je suis allé vers un homme, le plus proche de moi. Sa jambe était écrasée et il saignait énormément. Je lui ai parlé et un homme lui a fait un massage cardiaque mais après quelques minutes il est mort. A ma droite j’ai vu une adolescente assise prêt d’un homme au sol. C’était son père et il était déjà mort, des gens essayaient de le réanimer. La tête de la fille était grosse comme un ballon de foot et elle avait la lèvre complétement ouverte. Elle était en état de choc. Je suis resté assis à côté d’elle et je lui ai posé des questions banales : son âge, ses loisirs. Elle avait 13 ans, son père était mort sous ses yeux. Je suis resté là jusqu’à l’arrivée des secours. Ils l’ont emmenée et alors je suis rentré à la résidence junior et toute la nuit je suis resté avec nos étudiants pour les rassurer. » Nous sommes tous sans voix après ce témoignage. R. est en train de pleurer silencieusement, lui qui est toujours plutôt insensible et fort… M. nous sourit. Je crois qu’il ne réalise pas encore.

Les grands portiques blancs qui protègent les promeneurs du soleil

Les grands portiques blancs qui protègent les promeneurs du soleil

Vendredi 15 juillet, 18h00, quartier de la gare.

Je quitte l’école et je rentre chez moi à pied. Je suis dans un état second. Je ne remarque pas les passants, les voitures, le bruit. J’arrive chez moi et j’allume la télé. Les images défilent. Il y a plus de quatre-vingt morts. J’ai beaucoup de messages sur facebook. J’appelle ma mère et je lui raconte toute la soirée en détails et aussi ma journée. Elle pleure encore. Je raccroche et je me mets dans mon lit, je pleure sans me retenir, je fais du bruit, je crie. Quand je suis calmée je me prépare pour aller à la salle de sport.

Vendredi 15 juillet, 20h00, Saint Jean d’Angély.

Je suis à mon club de sport. Nous ne sommes que sept. Notre coach est furieux : contre ce fou qui a fait ça, contre la police, contre la ville. Lui qui est toujours si calme, tolérant et conciliateur, je ne le reconnais pas. Pendant l’entrainement j’ai la tête qui tourne, je n’ai rien mangé ou presque de la journée. Mais je me pousse comme jamais pour tous ces gens qui eux ne pourront plus jamais courir, sauter, porter des poids. Je pense tellement à eux. Mes larmes coulent mais je ne lâche rien, rien, jamais ! J’ai tous les membres engourdis, je tremble, j’ai la nausée mais je ne me plaindrai plus.

Vendredi 15 juillet, 22h00, quartier de la gare.

J’ai à peine mangé. Mon copain me dit de finir mais je ne peux pas. Moi qui mange comme quatre normalement. Je passe sur facebook mais ça me déprime. J’allume la télé mais je l’éteins après deux minutes. J’ai la tête lourde. Je vais me doucher et je me couche.

Vendredi 15 juillet, 22h30.

Je suis serrée contre mon copain, je sens sa chaleur, il a la peau douce, il sent bon. Je regarde l’heure. « Hier à cette heure-ci ils étaient encore vivants… » Il me regarde et m’embrasse le front, il éteint la lumière. Je me sens vide, exténuée, lourde. Je m’endors immédiatement. Je dors d’un sommeil de plomb sans rêves et sans espoir.

Hommage du Canadien Victor Fraser #whatsvictorupto

Hommage du Canadien Victor Fraser #whatsvictorupto

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 09:14

Me revoilà avec de nouvelles histoires à raconter !

Mais surtout de nouvelles photos à vous montrer !!!

 

Ca fait maintenant 1 mois que je suis installée dans mon nouveau chez moi alors voici un aperçu mon environnemment :

 

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Mon quartier : Newtown. En quelques mots : artistique, jeune, branché, funky, un peu bobo, super cool !

 

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Et voici King Street, la rue principale avec tous ses cafés et ses restaurants sympas, ses magasins de fringues en tous genres : du gothique au vintage en passant par les hippies.

 

DSCF1605-copie-2En parlant de cafés, en voila un que j'aime bien :)

 

DSCF1604Un shop que j'aime beaucoup ! Ici a Newtown, les gens ont des looks extrêmes, mais tout le monde s'en fout. Ca me fait beaucoup penser à Londres...

 

DSCF1608Pour Léa, je suis certaine que tu adorerais ce magasin, les robes sont magnifiques !

 

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Dans ma rue... Ca c'est pour Julien ;-)

 

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Mon immeuble qui porte l'éloquent nom de "Verve" : oui je sais, àa me correspond bien ! Hihihi !

 

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La vue depuis le balcon ! Tadam ! C'est cool il y a de la verdure, c'est pas comme les cités en France...

 

DSCF1587Le balcon ! Ou devrais-je plutôt dire la terasse car on a quand même la place pour une table, 4 chaises et un barbecue !

 

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Après vous ! Bienvenue chez moi. Voici le coin salon.

 

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Et le coin salle/cuisine où mes collocs aiment cuisiner. J'ai de la chance, ils cuisinent tous bien et j'en profite largement !!!

 

DSCF1616Direction le parc, juste derrière chez moi ! Parfait pour un ptit jogging et regarder le coucher de soleil depuis la coline...

 

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Maintenant vous savez où je vis. Ca va je n'ai pas à me plaindre. Tout ca à seulement 10min de metro du centre ville !

 

Sur ce des bises et bon courage avec toute cette neige et ce froid européen, je dois dire que ça ne me manque pas !

A bientôt !

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 09:11

Me revoilà après plusieurs semaines !!!

Avec ma vie trépidante de gouvernante+prof de français, je n'avais pas le temps de me pencher sur mon cher blog...

Alors rattrapons le temps perdu !

 

2 mois 1/2 déjà. Dites donc c'est que ça passe vite ici !

 

Alors le bilan ?

Mitigé j'avoue.

Pourquoi ?

J'AI PAS DE TRAVAIL ! Enfin si j'ai du travail, mais pas en tant que prof.

C'est le gros point négatif de ma vie down under parce que je suis "un peu" là pour ça. Enseigner dans un pays anglophone, faire ma petite expérience, enrichir mon CV...

 

Allez les points positifs quand même, parce qu'il y en a.

  • j'ai 3 étudiants en cours particuliers et je les adore ! Je m'éclate avec eux et à chaque fois ils me redonnent la pëche et le moral.
  • j'ai un petit boulot 3 matinées par semaine : je suis gouvernante ! Bon pour faire clair je travaille pour des gens très sympas qui ont 3 enfants en bas âge, qui travaillent et n'ont pas le temps ni l'énergie pour s'occuper de leur maison alors je les aide ! Je suis multi-tâche, ça va du ménage au rangement en passant pas du baby-sitting de temps en temps. Ils me paient bien, me traitent bien, donc tout va bien !
  • je suis très bien entourée : mes amis Julie et Jim chez qui je vis encore (ils ne veulent pas me laisser partir !) sont comme une famille. Grâce à leur fils Gareth je me suis fait des amis : que des Australiens, mais je préfère, ça me permets d'améliorer mon anglais !
  • je suis inscrite dans un club de CrossFit. C'est quoi ça ? C'est un entraînement qui mélange plusieurs disciplines et qui est très varié. Voir ça : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=g8_IRIWbNFo#! . Moi j'adore ! Et j'adore d'autant plus qu'en France ce n'est pas très développé, si mes infos sont bonnes il n'y a que 4 clubs affiliés... Donc j'en profite et je m'éclate !
  • il fait enfin très beau ! Oui car jusqu'à présent le temps était plutôt pourri, comme un été en Normandie ! lol En fait Sydney connait son été le plus froid et pluvieux depuis 50 ans ! Mais ça commence à aller mieux et l'été n'est pas fini. Dès que j'en ai l'occasion, je vais à la plage !
  • j'ai fait modifier mon tatouage au poignet et j'en suis très contente !
  • je me gave toujours autant parce que découvrir la culture, c'est aussi (et surtout dans mon cas!) découvrir la nourriture ! Et ici bah c'est bon ! 

Je vous laisse sur quelques images... See ya guys !

 

 

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Mon Club CrossFit ! Vous pouvez voir tout le matériel de torture : les barres, les anneaux, les cordes, les boxs...

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Et voilà la mer en fond et mon oiseau préféré : le Kookaburra !
Il me plait parce qu'il est plutôt gros et il ressemble à une peluche, on a envie de lui faire un calin. Mais surtout : il rigole !
C'est hallucinant, on l'entend rire comme un malade, c'est l'oiseau le plus enjoué du monde :) 
Regardez ça : http://www.youtube.com/watch?v=92w8Yn9TsQc

 

 

 

 

 

 

DSCF1486Petit déjeuner !!!!!!! Yummy (comme on dit ici) !          

 

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Et deux desserts de Noël typiques : le Pavlova (en haut) et le Trifle (en bas). Miam miam !

 

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Mon endroit préféré jusqu'à maintenant : Berkelouw Bookshop à Newtown. Newtown c'est le quartier bobo de Sydney avec tous les artistes, les tatoueurs, les restaurants du monde, tout ce qui est underground et alternatifs, etc. Berkelouw est une librairie avec un café où on mange super bien, entouré par des livres (mon paradis...)

 

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Et moi qui essaie de prendre des photos en douce...

 

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Et pour finir mon tattoo ! Je l'aime, je l'adore ! Et maintenant il a une signification supplémentaire : chaque fleur représente quelqu'un... Ah et oui cette fleur, la Fleur du Frangipanier, c'est ma préférée ! Ici il y en a plein les jardins :)
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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 10:24
Bon, je sais, l'adresse de mon blog est toujours "indonésie-mon-amour" et je ne suis plus en Indonésie...
Mais qu'importe !
C'est avec mon départ en Indonésie qu'ont débuté mes récits de baroudeuse-prof de français-exploratrice, alors continuons !!! (et puis je ne peux pas changer l'adresse donc je fais avec !)


Alors me voilà, cette fois-ci en... AUSTRALIE ! A Sydney pour être précise.
Qu'est-ce qu'elle est encore partie faire au bout du monde, me direz-vous ? Enseigner pardi !!!
J'avoue que pour l'instant, je n'ai pas beaucoup d'étudiants mais je suis persévérente et patiente ! J'ai déjà envoyé une quarantaine de CV aux 4 coins de la ville et j'ai quelques élèves en cours particulier, je ne me décourage pas.
En attendant je cherche un petit boulot du type vendeuse de glaces à la plage, loueuse de planches de surf ou guide touristique trilingue... Enfin vous voyez ! ;-)
J'habite chez des amis (rencontrés en Indonésie) qui me traitent comme un membre de la famille... Ils sont a-do-rables, j'ai beaucoup de chance de les avoir !
J'ai hâte de trouver un job pour pouvoir leur rendre la pareille, ils sont tellement généreux !


Sinon que dire de Sydney ?
  • c'est le printemps (les saisons sont inversées par rapport à la France, bah oui c'est l'hémisphère Sud!) et il fait déjà 25/30° l'après-midi !!!
  • il y a 10h de décalage avec la France (en plus!)
  • certains quartiers ont des noms improbables : Illawarra, Woolloomoolloo, Wollongong, etc.
  • on roule à gauche comme en Angleterre, bon ça je connaissais déjà, même pas peur !
  • il y a plein d'oiseaux bizarres qui poussent des cris etranges et qui te volent dans les cheveux parce qu'ils sont territoriaux.
  • on mange bien dans les restos et on trouve de tout : italien, mexicain, thailandais, chinois, français, libanais, grec...
  • c'est facile de trouver une coloc (tant mieux!!!) mais ça reste cher (tant pis!)
  • les Australiens disent tout le temps "heaps" genre : I had heaps of fun, she was heaps drunk, etc. Je pense pas que les British utilisent cette expression... Que les profs d'anglais me disent !
  • Sydney est très cosmopolite et ça me plait ! En fait c'est un peu comme Londres mais en plus moderne (bien sûr) et plus ensoleillé !

Sur ce je vous laisse et vous tiendrai vite au jus !!!


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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 22:50

Session de rattrapage chers amis...

Veuillez m'excuser pour ce long silence mais mes 2 dernier mois d'expats ont été plus qu'agité!

 

 

Commençons avec mon séjour en AUSTRALIE!!!! (du 28 mai au 8 juin)

 

 

Mais avant les photos, petit rappel du contexte.

Au mois de Janvier, un couple de retraités australiens et leur grands fils sont venus vivre chez moi à Cigadung. La maison étant très grande, Nany la propriétaire loue parfois une ou deux chambres à des gens de passage pour quelques jours.

Cette fois-ci, ces Australiens venaient pour faire de l'humanitaire et donner des cours de musique dans une école de Bandung. La maman, Julie (oui ça faisait 2 Julies dans la maison) est prof de piano et le papa, Jim, est comptable à la retraite. Le grand fils Gareth lui commençait un périple en Asie du Sud Est par l' Indonésie.

Je les aidais dans leur vie de tous les jours pour s'adapter plus facilement et nous sommes devenus amis tout naturellement.

  

Pour me remercier de mon aide, ce gentil couple m'a invitée à venir passer quelques jours chez eux à Sydney

Ni une ni deux j'ai acheté un billet et je ne l'ai pas regretté!!!!

Voyez plutôt!!!!!!!

  

 

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Le premier jour nous avons visité l'aquarium de Sydney. Je suis restée assise des heures devant les bassins à regarder les petits Nemo batifoler... Très relaxant!

 

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Il y avait un parcours "Où est Charlie?" pour les plus petits, mais la grande gosse qui sommeille en moi n'a pas pu s'empécher de chercher partout, et de trouver!!!

 

 

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Le deuxième jour nous nous sommes promenés en ville. Les vieux quartiers de Sydney sont supers, ils me font penser à Londres...

 

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J'ai découvert mon quartier préféré, "the Rocks" qui se trouve juste sous le pont est qui accueille un petit marché bien sympa. J'ai craqué sur des boucles d'oreilles... Evidemment!

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Nous sommes aussi allés visiter le musée d'art contemporain avec ses sculptures bizarres.

 

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J'ai adoré le budha fait d'autocollants pour enfants.

 

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J'ai bien sur vu l'opéra et Harbor Bridge

 

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Vous vous dites sans doute que je suis très couverte. En effet en Juin c'est l'hiver en Australie et j'aime autant vous dire que j'ai eu froid avec mes vêtements légers.

Pour une dizaine de jours j'ai refusé d'acheter des pulls et des écharpes.

Heureusement Julie était là avec ses pashminas bien chaudes.

 

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Le jour suivant nous sommes allés à Bondi, LA plage de Sydney. Mythique!

 

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Comme c'est de coutume nous avons mangé des fish and chips sur la plage (enfin pour moi c'était juste chips) et nous avons nourri les mouettes puisque c'est interdit!!!

Une petite mouette a attiré mon attention, la pauvre bestiole n'avait plus de pattes mais elle était très douée pour choper les frites au vol. On s'est bien amusées toutes les deux

 

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Puis nous sommes allés à the Gap pour voir les falaises. "Bah c'est comme la Bretagne" dit-elle à ses amis d'un air détaché...

 

 

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La vue était superbe et pour rentrer nous avons pris le ferry. Il faut savoir que Sydney baigne dans l'eau, je n'y était pas préparée. Ici les gens descendent du metro pour prendre le ferry et vise-versa.

Et en passant un petit coucou a l'opera house!!!

 

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Et en bonne touriste j'ai décidé de visiter tous les spots de cette belle ville à commencer par la grande tour d'où la vue est tout simplement imprenable.

 

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On voit à quelle point Sydney a les pieds dans l'eau!

 

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Oh que c'est haut...

Et pour ne pas perdre la main j'ai enchainé avec l'ascension de Harbor Bridge qui m'a généreusement été offerte par Jul & Jim

 

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Pendant et après l'exploit! Un Lemon-Lime&Bitters s'imposait, d'ailleurs c'est trop BON ce truc!

 

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Après avoir gravi le pont on a aussi accés aux pilliers d'où la vue n'est pas mal non plus!

 Il y a une vitre qui fait le tour et si l'on regarde les petites lignes jaunes on peut savoir dans quelle direction se trouve certains quartiers. Ingénieux!

 

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Le seul truc dérangeant c'est l'accés au pilonne. Pour éviter les suicides ils ont construit de gros grillages et il y a des caméras. C'est flippant, on dirait une prison de haute sécurité...

 

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Après avoir vu Bondi il fallait absolument visiter Manly et se rincer l'oeil avec de beaux surfeurs. Dommage c'est l'hiver ils sont tous en combi, too bad!

 

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Et cet hiver d'ailleurs était plus que pourri! Bon pas trop froid quand même, environ 15° mais pour une Indonésienne comme moi ça faisait 20° de différence!!!

Et il a beaucoup beaucoup BEAUCOUP plu! Chose assez rare à Sydney, j'ai pas eu de bol.

 

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Le joli temps Australien!

 

Mais je ne me suis pas laissée abattre pour autant et au premeir rayon de soleil, direction le ZOO, youhou!!!

 

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Dans ce zoo on trouve des grosses bêtes...

 

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Des mignonnes bêtes toutes douces...

 

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Mais aussi des grandes méchantes bêêêêtes!

 

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Et puis on fait des rencontres au detour d'un sentier!

 

 Les derniers jours je me suis baladée seule. Sydney n'est pas très grande en fait et l'on peut faire le tour du centre ville à pied.

 

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Et en parlant de pieds, voilà le panneau qui indique les passages piétons. C'est chou!

 

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Et pour ceux qui comme moi se posent des questions existentielles telles que : c'est quoi sur le toit de l'opéra? Du carrelage? Et pis c'est comment dedans? Voici quelques éléments de réponse...

 

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Et pour clore ce fabuleux chapitre au pays des kangourous, une photos de mes hôtes qui ont été si gentils et si généreux avec moi.

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 05:16

En ce joli mois de Mai, mon ami Reza (celui avec qui j'apprends l'Indonésien), m'a invitée à passer un week-end chez lui à la campagne.

Ce n'était pas réellement la campagne car sa ville, Padalarang, compte 500.000 habitants mais pour l'Indonésie c'est petit. De plus il vit un peu en retrait de la ville, près des rizières...

 

Par un beau matin ensoleillé nous avons sonc pris l'équivalent du RER direction la campagne!!!

 

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Coucou Reza!

 

Arrivé dans le quartier de Reza j'étais ravie. Toutes ces petites maisons colorées et mignonnes...

 

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Voilà la rue, c'est mimi je trouve!

 

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Tiens voilà le petit frère de Reza, Yan, salut!

 

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Ma maisonnette préférée, quand je serai grande, je veux la même!!!

 

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Et le soir repas en famille avec Ibu (maman) Bapak (papa) Yan et Reza (qui prenait la photo). C'est trop bon la cuisine sunda!

 

Le lendemain matin, debout très tôt (5h30) pour aller faire une belle promenade jusqu'au lac.

Il faut savoir qu'ici les gens se lèvent très tôt pour la prière (à 4h30 en moyenne) et pour profiter de la matinée quand il ne fait pas encore trop chaud.

 

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 La promenade commence à la sortie du village.

 

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Mais d'abord petite halte. La guérisseuse est là avec ses potions magiques, elle va nous concocter une boisson energisante. "C'est dégueulasse!" comme dirait Reza. Moi et mon ventre français ont préféré s'abstenir...

 

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Je vous présente le "quartier" de Reza, plutot différent de nos "quartiers" à nous...

 

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 Promenons nous dans la boue...

 

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Photo-souvenir avec Ibu et Bapak. Non je ne suis pas une girafe! Les Indonésiens sont plus petits que les Français c'est tout...

 

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Le lac avec son île au milieu.

 

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Allez les enfants, allez faire du "bebek" (canard) ! Attention ça tangue...

 

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Le voilà le bebek, un pédalo en forme de canard!

 

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Pour finir, retour à la maison en ojeg (scooter-taxi) qui a d'ailleurs callé au beau milieu d'une grosse côte :-S

 

 

Merci Reza pour ce joli week-end.

Pour avoir partager ta famille, ta maison et ta culture avec une petite bule très très loin de chez elle...

 

Teman terbaiku forever!

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 13:47

 

Au mois de Février une amie française m'a demandé si j'aimerais faire de la danse avec elle.

Ayant déjà pas mal d'activités, j'ai un peu hésité.

Mais elle a su me convaincre de participer à un cours de danse très particulier.

  

Il s'agissait du Jaipong. Le Jaipong est une danse soundanaise (de l'Ouest de Java) qui est née dans les années 60.

  

C'est une danse hybride qui regroupe diverses influences : la danse traditionelle (comme à Bali) pour les mouvements de mains et de tête. Le Pencak Silat (un art martial soundanais) pour le dynamisme et les postures. Enfin la musique est inspirée du théâtre de marionnettes avec un rhytme très particulier. Les costumes sont extrêmement chargés et très colorés.

 

Mais l'ensemble est surprenant, ça ne ressemble à rien de ce que l'on connait en Europe.

 

Nous avons donc commencé les cours. J'ai tout de suite adoré. 

Nous étions 7 filles (6 Françaises et une Finlandaise).

 

Fin Mars, nos professeurs nous ont annoncé que le Centre culturel où nous faisions nos cours allait présenter un grand spectacle début Avril. Tous les groupes y participaient : les tous petits qui chantent, les petites, les moyennes et les grandes danseuses ainsi que les comédiens-chanteurs de "comédie musicale".

Un très gros évènement en perspective...

 

3 d'entre nous ont accepté de participer : Chloé, Elisa et moi.

 

Nous avons répété de façon intensive durant une semaine seulement. Tous les soirs.

La représentation a eu lieu le Samedi 10 Avril dans un théâtre en plein air.

Le public (environ 300-400 personnes) nous a fait un accueil extraordinaire.

 

Je vous laisse découvrir cette soirée inoubliable en images...

 

 

 

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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 05:11

Pour tous les enseignants et apprenants de FLE de par le monde, le mois de Mars est important.

En effet c'est pendant ce mois que l'on célébre la semaine de la francophonie.

A cette occasion, des évènements sont organisés un peu partout dans les université, les centres de langues, les CCF, les AF, etc.

 

Chaque année le ministère de la culture propose un concours basé sur 10 mots, choisis on ne sait comment, et les structures d'enseignement à l'etranger sont chargées d'organiser des concours.

Au CCF de Bandung, suite à une réunion du personnel, nous avons décidé de proposer un concours de roman-photo.

 

Les apprenants devaient donc créer un roman-photo où ils utilisaient les 10 mots qui étaient cette année :

galère, mentor, remue-méninges, escagasser, cheval de Troie, variante, mobile, baladeur, zapper et crescendo.

 

J'étais très emballée par le projet et j'ai donc décidé d'en profiter et forcer mes pauvres étudiants de 3eme année à le faire, par groupe de 5.

Ceci donnait lieu à un devoir maison donc à une note!

 

Il y avait biensur des récompense à la clé. Le CCF a donc descerné 5 prix aux 5 meilleurs groupes :

  • 5eme : des badges du CCF
  • 4eme : des t-shirts du CCF (d'ailleurs ils sont supers, je suis jalouse)
  • 3eme : un repas pour 2 au café du CCF "Le Bistrot"
  • 2eme : un karaoké dans un lieu branché de la ville
  • 1er : un diner-karaoké dans un endroit branché de la ville (il faut savoir que les Indonésiens sont fous de karaoké, j'ai essayé et c'est vraiment fun en fait!)

J'ai fait une sélection d'extraits des romans-photos de mes étudiants car j'ai été très impressionnée par leur travail.

Je vous laisse apprécier!

 

#3

 Extrait de "Les nouvelles stars à la recherche!"

 

 

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Extrait de "Quand l'amour entre en collision avec la haine"

 

 

 

6

 

Extrait de "Tellement dans la même galère..."

 

 

 

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 Extrait de "La vie multimédia"

 

 

page 3

Extrait de "Le chevalier d'oignon"

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 15:03
A L'EXTERIEUR

Comme à mon habitude, et ceux qui me connaissent bien confirmeront, j'ai une vie très bien remplie.
Ma peur-panique de l'ennui me pousse à multiplier les activités.

Si je dois décrire ma semaine type ce serait :

LUNDI matin > Bellydance+café avec Laurie
LUNDI midi > Retour maison+préparation de l'atelier théâtre
LUNDI ap-midi > Préparation des cours de français du mercredi+cours d'Indonésien (que je prends) avec Reza
LUNDI soir > Atelier théâtre au CCF

MARDI matin > Bronzette+musculation
MARDI ap-midi > Préparation des cours d'anglais (que je donne)
MARDI soir > Cours d'anglais à l'école de tourisme (pour les étudiants)

MERCREDI matin > Préparation des cours de français du jeudi
MERCREDI ap-midi > Cours à l'université (à 1h30 de bus de chez moi)
MERCREDI soir > Repos bien mérité

JEUDI toute la journée > Cours à l'université
JEUDI soir > Musculation

VENDREDI matin > Cours à l'université
VENDREDI ap-midi > Salon de beauté (manucure ou pédicure ou soin du visage ou du corps ou épilation ou coiffure...)
VENDREDI fin ap-midi > Cours d'anglais à l'école de tourisme (pour les profs)
VENDREDI soir > Jaipong avec les bule du coin

SAMEDI matin > Dodooooooooooooooooo ou breakfast au Hilton avec Joz.
SAMEDI ap-midi > Vie sociale (shopping, ciné, promenades avec les potes)
SAMEDI soir > Ca dépend, parfois sortie, souvent film à la maison avec les colocs.

DIMANCHE matin > Course à pied ou bronzette (plus souvent bronzette d'ailleurs)
DIMANCHE ap-midi > Promenade ou glandouillage ou skype avec les frenchies...
DIMANCHE soir > Dodo tôt!

Bon je ne respecte pas ça à la lettre évidemment, il y a quelques surprises parfois et heureusement!
Mais je suis toujours très très très occupée et j'aime ça.

J'ai pas mal d'amis maintenant. Des Indonésiens qui parlent anglais ou français car mon indonésien est toujours balbutiant et ne permet pas d'avoir de grandes conversations.
J'ai rencontré des gens géniaux, d'une grande générosité.
Nous allons souvent au cinéma ou au karaoké! Oh oui le karaoké, ici c'est une institution. Et c'est vraiment super! Je me suis mise aux chansons indonésiennes. Je mettrai une vidéo un de ces quatre.

Et last but not least, je fais BEAUCOUP de shopping. Et pour cause, ça ne coûte rien!!!
Par exemple, la semaine dernière, descente chez Princess (équivalent Camaieu), j'achète un t-shirt, un gilet et un jeans je m'en sors pour 160.000Rp soit... 13€!
Et tout est comme ça! Par exemple on mange un menu complet + boisson pour 30000Rp soit 2.50€. Aller dans un grand restaurant coûte 120000Rp (10€) Vous comprendrez bien que je ne mange jamais à la maison. J'ai oublié comment cuisiner d'ailleurs...
Le plus choquant les filles, c'est le prix de l'institut. Ecoutez bien, je me suis pris un forfait épilation (jambes entières, maillot, aisselles)+soin du visage+coupe,soin,brushing pour .......... 250000Rp >>>>> 20.30€ et ce dans un institut haut de gamme, j'aurais pu trouver moins cher!!!
Assez parlé fric, passons au sujet plus sérieux... les hommes!


AU LIT         (je savais pas comment l'appeler cette rubrique...)

Au début, j'avais un peu de mal à trouver de beaux représentants de la gente masculine car mes goûts étant plutôt "grands et carrés" je tombais le plus souvent sur des petits gabarits.
Mais il faut bien avouer qu'il y a pas mal d'Indo mignons voire carrement beaux.

Je suis sortie avec un Indo d'origine chinoise (très grand car basketeur). Vraiment très beau mais très con (bah oui forcemment). Cependant je ne m'en plains pas nous avons passé du bon temps, il me sortait dans les endroits les plus chics (la communauté chinoise est très riche en Indonésie) et on s'amusait bien. C'est lui qui m'a plaqué (aïe).

Passons l'épisode de l'Australien qui ressemblait à Johnny Depp, qui fut un total fiasco.

J'ai aussi rencontré un petit balinais très mignon. Mais ce c** s'est marié la semaine dernière. Il avait juste oublié de me dire qu'il était fiancé...
Oui, la batardise est internationale.

J'ai quelques prétendants, mais qui ne me plaisent pas vraiment. Alors je reste seule. Ca vaut peut-être mieux car si je rencontrais quelqu'un de bien, désespérée comme je suis, je serais capable de rester pour lui et j'entends d'ici ma mère...
Cependant je me verrais bien avec un bébé métisse, les enfants ici sont tellement beaux et tellement sages (pas comme nos chouineurs capricieux) !
M'enfin chaque chose en son temps hein! Pas de conneries!

C'est sur cette note d'humour que je vous quitte. Ecrire fait vraiment un bien fou. J'avais le moral un peu mou et là ça va mieux!

Sampai jumpa lagi teman-teman (A bientôt les amis!!!)







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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 17:02
4 mois et demi,
Souvent on se plait à dire, "le plus dur est fait"...
Je ne dirai pas ça.

Depuis 2 semaines je ressens un besoin d'écrire qui ne me lache pas mais que je m'évertue à repousser...
Nous y sommes.
J'avais simplement peur de me retrouver face à mes idées, mon trop plein d'émotions qui déborde. De devoir tout démêler et analyser.


C'est l'heure du bilan.


AU TRAVAIL

Je n'ai pas à me plaindre, franchement pas.
Pour un premier vrai poste, j'estime être chanceuse.
J'étais très anxieuse au début car, si la France m'envoyais comme une petite stagaire à peine diplômée pour filer un coup de main, ici on m'attendait comme le Messie. J'étais LA représentante de la France, sa langue, sa culture... J'étais la détentrice des derniers savoirs enseignés en France dans mon domaine.
Que de responsabilités pour une jeune femme fraichement débarquée dans un pays du bout du monde...
On m'a confié des cours stratégiques, de l'oral comme de l'écrit, de gros coéficients qui plus est. Sans trop d'informations, comme de coutume en Indonésie, je me suis lancée, corps et âme (oui vraiment) dans ma tâche.
J'y ai passé un nombre incalculable d'heures, mais ça valait la peine.

Mes étudiants sont formidables, incomparables. A côté les Français peuvent se rhabiller.
Imaginez un instant 200 personnes pendues à vos lèvres et buvant vos paroles. Les sujets n'étaient pourtant pas passionnants en soi : méthodologie de la synthèse de documents ou de l'article, résumés, dissertations...
J'ai créé tous mes cours, j'ai organisé ma progression, j'ai fait passer des tests, j'ai plannifié des examens, j'ai noté des centaines de copies... J'ai adoré. Je suis persuadée d'être là où je devais être.

Je me lève à 5h du matin pour aller prendre mon bus, faire 1h30 de trajet et commencer à 8h. Et lorsque je les vois, que j'entends leur "bonjour madame!", que je vois leur sourire (ils sourient tout le temps), quand ils sont tous concentrés en classe et quand 15 bras se lèvent lorsque j'hasarde "une question...?", ma fatigue s'envole.
J'accomplie, je transmets, je partage, je vis!


A LA MAISON

Ca y est, je me suis habituée et je me sens "à la maison".
Le temps à fait son travail et petit à petit, ce qui me semblait décalé ou etrange est devenu familier.
Les paysages, le climat, les gens, les bruits, les odeurs, la langue...
Je me débrouille très bien. Je ne suis toujours pas bilingue, oh non, mais je communique. Je ne suis plus effrayée dès qu'on m'adresse la parole et je vais vers les gens.

J'ai adopté une petite routine qui me rassure et m'aide à avancer. Mon emploi du temps est bien réglé et les jours puis les semaines passent vite et sans problèmes majeurs. Ma colocataire y est pour beaucoup. Nous nous sommes bien trouvées toutes les deux. Durant ses vacances en France au moment des fêtes elle m'a beaucoup manqué, je ne m'y attendais pas. Son copain est aussi un repère, un des pilliers de l'édifice. Loin de nos "nids" nous sommes tantôt mère, tantôt meilleure amie, tantôt soeur...

La maison est un cocon où je me ressource le soir, après le bruit et la ville qui grouille.
Je m'y sens bien. J'aime particulièrement le salon, avec ses fenêtres sur le jardin. Je m'installe à la grande table avec mon ordinateur et c'est là que je prépare mes cours.
Petit plus, je me suis aménagé un coin tout en haut sur la petite terrasse du toit où je peux faire bronzette en bikini sans être vue, entre 9h et midi, avant la pluie!  ;-)


A L'EXTERIEUR... La suite au prochain article!


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